En 1997, l'OMS estimait que la pollution urbaine devait être responsable d'environ 700 000 décès prématurés par an. |
Soigner le climat, c'est bon pour la santé. Ce pourrait être un slogan écologiste, mais c'est le message de cinq scientifiques (1) qui se sont livrés à quelques calculs, à la louche il est vrai, sur les "bénéfices sanitaires cachés de la réduction des émissions de gaz à effet de serre". Car réduire les gaz à effet de serre revient, en milieu urbain, à réduire les émissions des usines, des camions et des voitures, par ailleurs gros pollueurs atmosphériques. Une démarche qui vise manifestement à donner des arguments supplémentaires à la cause climatique, alors que George Bush persiste dans son refus d'engager les Etats-Unis, principale puissance polluante dans ce domaine, dans une politique de réduction de ces émissions. Tiers monde.Spécialistes de santé publique, les chercheurs (un Chilien, un Mexicain, un Brésilien et deux Américains) ont mis à profit les données statistiques reliant pollution urbaine et santé dans de grandes villes de leurs pays. En plus du gaz carbonique, accusé de réchauffer le fond de l'air, cheminées et pots d'échappement émettent de nombreux polluants - particules, oxydes divers transformés en ozone, etc. -, dont les effets négatifs sur la santé sont de plus en plus évidents. En particulier dans les métropoles du tiers monde avec l'explosion des transports urbains. En 1997, l'Organisation mondiale de la santé estimait que la pollution urbaine devait être responsable d'environ 700 000 décès prématurés par an, de pics d'admissions dans les services d'urgences et d'innombrables jours d'arrêt de travail. Même si ces estimations sont critiquables, le lien entre les niveaux élevés de pollution et, par exemple, les maladies respiratoires comme l'asthme ne fait guère de doute. Les cinq scientifiques ont tenté d'évaluer les bénéfices sanitaires pour Mexico, New York, Santiago du Chili et São Paulo, (qui représentent 45 millions de personnes) durant les vingt prochaines années.Arrêts de travail.Résultat: réduire de 10 % les émissions de particules et la concentration en ozone éviterait 64 000 morts prématurées, 65 000 bronchites chroniques et 37 millions de jours d'arrêt de travail. Des chiffres qui, pris avec précaution, donnent l'ordre de grandeur, tout à fait respectable, de l'intérêt sanitaire qu'il y aurait à s'occuper du climat. (1) Luis Cifuentes, Victor Borja-Aburto, Nelson Gouveia, George Thurston et Devra Lee Davis, Science du 7 août 2001. |
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Jean Latour 2001 |
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